Comment redorer le blason du Croissant-Rouge tunisien dont la réputation vient d’être sévèrement entachée ? Une affaire qui a défrayé la chronique cette semaine et qui vient ternir l’image d’un Croissant-Rouge qui, force est de le croire, a commencé à s’éroder. Des soupçons de mauvaise gestion et de dons qui auraient pris une mauvaise tournure. Des dons de toutes sortes en faveur des victimes de Gaza — dont en espèces — dont on aurait perdu la trace. Rappelons que l’élan de solidarité des Tunisiens était d’une grande envergure. Depuis le mois d’octobre, en effet, les Tunisiens, tétanisés par l’horreur des attaques sionistes, avaient donné parfois sans compter pour leurs frères et sœurs palestiniens : dons en numéraire, en nature, salaire d’une journée de travail, équipements de toutes sortes… On se souviendra également de cette personne qui a fait don d’une somme d’argent qu’il avait économisée pour sa Omra au profit des victimes de Gaza. Une grande partie de tous ces dons ont, semble-t-il, été endommagés à cause des mauvaises conditions de stockage selon des images qui ont circulé sur la Toile. Mais voici qu’une émission de télévision vient renforcer en quelque sorte ces rumeurs par des images mais aussi par des témoignages d’un bénévole du Croissant-Rouge.
Pour leur part, les officiels du Croissant-Rouge n’ont jamais révélé la valeur de ces dons. Ils n’ont jamais répondu à la question : même s’il y a un problème de péremption de certains produits à cause des problèmes d’acheminement vers Gaza, pourquoi ne pas les distribuer aux Tunisiens dans le besoin tant qu’ils sont encore consommables ?
Réagissant à la polémique avant l’émission télévisée, la porte-parole du Croissant-Rouge a présenté une autre version. Elle a affirmé qu’il est normal que dans chaque entrepôt, il existe des produits périmés, notamment les médicaments. Qui croire ? Il n’y a que la justice qui peut trancher cette affaire qui focalise l’attention de l’opinion publique. Il n’y a que la justice qui est capable de redorer le blason de cette institution qui existe en Tunisie depuis 1957 et qui bénéficie d’un grand capital confiance de la part des Tunisiens. Ce genre de polémique qui reste dans l’ombre risque d’impacter l’élan de solidarité des Tunisiens envers cette association, saper sa crédibilité et mettre en péril sa mission humanitaire car les accusations sont graves, surtout celles portées par le directeur exécutif du Croissant-Rouge. Tout cela pourrait être l’œuvre d’une manipulation pour entamer l’image de cette institution, mais le Tunisien a besoin d’être d’abord édifié, ensuite, c’est à la justice de trancher.